Cette semaine encore nous pensons que une telle tribune meritera sa reputation en chaleureux Francois Mitterrand, president d’une Federation democrate et socialiste, que ses recentes initiatives – en particulier sa proposition d’un contre-gouvernement – placent a nouveau au premier rang de l’actualite.
LE NOUVEL OBSERVATEUR.
– L’idee du contre-gouvernement que vous avez evoque dans votre discours de Lyon, la semaine derniere, a provoque 1 choc positif au sein d’ l’opinion. En quoi consiste-t-elle ?
F. MITTERRAND.
– L’ensemble des propositions que j’ai faites a Lyon forme 1 tout dont les parties paraissent inseparables l’une de l’autre. Elles ne constituent gui?re un ultimatum a faire mes partenaires, tel la presse adverse et la presse ambigue tendent a le dire. Elles paraissent simplement le fruit de faire mes reflexions et l’expression ma responsabilite. Apres trois mois d’existence, la Federation devra se poser des problemes d’actualite et non pas vivre simplement sur la satisfaction d’avoir reussi a naitre, de s’etre installee – ou sur le souvenir en campagne presidentielle. Prenons un exemple, il va falloir qu’elle s’apprete au prochain combat que vont i?tre les elections legislatives. Il faut qu’elle prepare le terrain des actions, il va falloir qu’elle prenne l’initiative. J’suis president en Federation, j’en suis donc essentiellement responsable. Je tiens le plus grand compte des decisions du comite executif et des avis de mes partenaires radicaux et socialistes, tels Guy Mollet et Rene Billeres avec lesquels je travaille – contrairement a ce que Divers affirment – dans un climat d’excellente entente, animes que nous sommes par la volonte commune de donner force et unite a Notre gauche democratique. Mais je ne suis gui?re simplement le point possible des forces en presence. Je dois disposer d’une veritable liberte d’action ainsi que langage. Mon role ne consiste pas seulement a rechercher J’ai zone de moindre difficulte ou nous abriterions des problemes, mais a conduire la Federation la ou sont les perils et les chances d’une France ainsi que la democratie. Tout i§a Afin de des parti pris qui m’incombent presentement plus qu’a quiconque. A sa mi-mai, Quand je quitterai la presidence d’la Federation, soumise, vous le rencontre avec un asexuel connaissez, a une regle de rotation entre les organisations federees, je m’interrogerai en conscience : ai-je fait avancer la politique en gauche en France ? Je ne pourrais gui?re faire passer des usages que je respecte, ainsi, des precautions que je comprends avant la necessite de poser ces problemes. J’ai reflechi beaucoup ; et j’ai pris mon moment Afin de ce qui. Cependant, la veille meme d’une convention de Lyon, je n’avais gui?re fera encore le point concernant ce que je dirais ou ce que je ne dirais pas votre jour-la, commande que j’etais entre mon devoir de proposer sans plus tarder et mon souci d’obtenir l’assentiment de mes amis et partenaires : Ce seront la des difficultes normales de mise en place. J’ai Federation est sur la bonne voie et marche bien, quoiqu’on dise et pense. Mais il fallait saisir l’opinion publique de ce qui, au-dela de des affaires internes, concerne la vie nationale et demander a la Federation d’accomplir nos actes qui feront d’elle la premiere force politique du pays. Je n’ai gui?re brusque nos choses. J’ai reunion d’la Convention, organisation a laquelle j’appartiens et dans laquelle je milite, etait i mon sens, l’occasion de m’exprimer, une occasion legitime devant mes amis les plus copains. Mais n’oubliez pas que l’optique majeur une Convention est de reussir la synthese au milieu des grands partis traditionnels d’la gauche democratique. Il ne s’agit donc jamais d’un affrontement, mais d’un debat serieux, approfondi et amical avec eux. La rotation une presidence en Federation n’est nullement une obligation statutaire, mais une sorte de contrat moral que nous avons passe entre nous, i l’instant ou nous nous sommes mis d’accord. Cela reste juste que nos trois organisations principales occupent a tour de role cette fonction. J’dois donc considerer que, sous reserve d’evenements imprevisibles, mon role d’initiateur i l’occasion de cette premiere phase une vie federale, s’achevera bientot. J’eprouve donc a votre fort haut degre cette responsabilite : donner votre elan a la Federation, accroitre ses dimensions, realiser sa vocation qui est de mener la bataille en gauche pour la conquete du pouvoir et l’instauration d’une democratie veritable, mobiliser a ses cotes un vaste secteur de l’opinion publique, unir dans ses rangs des centaines de milliers de citoyens, contraindre l’adversaire gaulliste a ceder le terrain et le surprendre par les entreprises. Il n’y a aucune temps libre a gacher.