Mon projet n’est que l’adaptation a l’Islam de l’idee par laquelle vous avez renove l’histoire une civilisation Nord-Africaine. Ce ne sont jamais seulement les Berberes qui se seront abreuves a Notre source latine, votre paraissent aussi tous les peuples d’Asie et d’Orient auxquels les arabes ont imposes l’Islam.
Ces neo-musulmans, nourris de culture greco-latine, ont conserve, durant des siecles, malgre nos Arabes et malgre l’Islam, les enseignements de Rome et d’Athenes. Leurs efforts ont ete attibues a tort aux Arabes, mais en realite, il n’y a aucune civilisation arabe ; ils font seulement une civilisation greco-latine qui s’est perpetuee a travers nos ages, sous ma facade arabe et malgre les persecutions de l’Islam.
Cette verite, si un certain temps meconnue, vous l’avez decouverte et proclamee lors de ces penetrantes etudes sur la Berberie ; je ne suis donc qu’un de ces modestes disciples et mon seul merite reste d’avoir reuni, en vingt-cinq annees de recherches, les preuves qui etablissent la morne sterilite de l’Islam et l’eternelle vigueur d’une pensee greco-latine.
Mais ma faible voix risquait tri?s d’etre impuissante a ruiner nos prejuges seculaires qu’une science superficielle ou de parti-pris a consacres
Vous avez bien voulu appuyer faire mes efforts en faveur d’une verite et me permettre ainsi de saper la grande erreur que vous avez deja combattue avec tant d’autorite.
Je vous en exprime ma vive reconnaissance.
Preface
Je n’ai pas l’honneur de connaitre personnellement M. Andre Servier, l’auteur de votre https://datingmentor.org/fr/livejasmin-review/ livre. Je connais seulement J’ai Psychologie du Musulman, dont il a bien voulu me communiquer le manuscrit. Cet ouvrage me parait excellent, appele a rendre nos plus grands services a la cause francaise dans toute l’Afrique du Nord et a eclairer les indigenes eux-memes sur leur propre passe. Ce dont je le loue par-dessus bien, c’est de livrer votre si vigoureux assaut a toutes les ignorances francaises. Un des prejuges nos plus funestes pour nous consiste a croire que une domination africaine n’est qu’un accident dans l’histoire du pays, tel on le croit d’une domination romaine. Une foule d’individus ecrivent couramment que Rome n’a fera que passer en Afrique, -qu’elle n’y est restee qu’un siecle ou 2. C’est premonitoire monstrueuse. L’empire effectif de Rome en Afrique a commence avec la ruine de Carthage, en 146 avant J-C, et n’a retourne fin qu’avec l’invasion vandale, par 450 de l’ere chretienne : soit six cents ans de domination effective. Mais les Vandales etaient des Chretiens qui continuerent integralement la civilisation romaine, qui parlaient et ecrivaient le latin. Ainsi les Byzantins qui leur succederent et qui, s’ils ne parlaient pas officiellement le latin, pouvaient se voir tel les heritiers legitimes de Rome. Cela dura ainsi jusqu’a la fin du VII eme siecle. L’Afrique a donc 8 cent cinquante ans de domination latine effective. Si l’on songe que, sous l’hegemonie de Carthage, toute la region, depuis nos Syrtes jusqu’aux Colonnes d’Hercule, etait en partie hellenisee ou latinisee, on arrive a conclure que l’Afrique du Nord a treize cents ans de latinite, -alors qu’elle ne compte bien que douze cents ans d’Islam. Cette penetration profonde du sol africain via la civilisation greco-latine nous reste attestee avec les ruines nombreuses et reellement importantes, qui, aujourd’hui encore, recouvrent le pays. Notre Francais l’ignorant, l’Algerien lui-meme ne connait de l’ensemble de ces villes mortes que Timgad.
Or, le reseau urbain cree par Rome embrasse l’Afrique tout entiere jusqu’a la limite du Sahara.
C’est meme en regions voisines des terres desertiques, que ces ruines antiques abondent le plus. Si l’on voulait se donner la peine de les exhumer, -ne fut-ce que pour remettre au jour les titres en latinite en Afrique, -on serait etonne du foisonnement des villes et quelquefois de leur beaute. M. Andre Servier sait impeccablement bien cela. Mais il va plus loin encore. Avec une patience et une minutie merveilleuse, il nous demontre scientifiquement que les Arabes n’ont pas pas grand chose invente, que l’Islam, « secretion du cerveau arabe », n’a rien ajoute au vieil heritage une civilisation greco-latine. Une science superficielle, seule, a pu accepter sans verification le prejuge chretien du Moyen-Age, qui attribuait a l’Islam des sciences et des philosophies grecques que la Chretiente ne connaissait plus. Par la suite, l’esprit sectaire a trouve le benefice a confirmer et a propager cette erreur. En haine du christianisme, il a fallut Realiser honneur a l’Islam de et cela est l’invention et, si l’on peut dire, la propriete personnelle des nos ancetres intellectuels. En prenant l’Islam depuis ses debuts jusqu’a des heures, M. Andre Servier nous prouve, documents pose i ci?te, que tout ce que nous croyons « arabe » ou « musulman », ou d’un terme i nouveau plus vague, « oriental », dans les m?urs, les traditions et les coutumes africaines, dans l’art et le materiel une vie, -tout i§a, c’est du latin qui s’ignore, ou qu’on ignore – c’est du Moyen-Age arriere ou depasse avec nous, – notre Moyen-Age que nous ne connaissons plus et que nous croyons naivement une invention de l’Islam.
L’unique composition des Arabes, c’est un religion. Or, cette religion reste le principal obstacle entre eux et nous. Dans l’interet de notre bonne entente avec nos themes musulmans, nous devons donc eviter soigneusement tout et cela peut fortifier chez eux le fanatisme religieux et, au contraire, favoriser la connaissance de tout et cela peut nous rapprocher, – c’est-a-dire, surtout de nos traditions communes. Nous devons, certes, respecter nos religions des indigenes africains. Neanmoins, c’est premonitoire politique grave que de nous apporter l’air d’etre plus musulmans qu’eux-memes et de nous prosterner mystiquement devant une forme de civilisation qui est reellement inferieure a la notre, qui est manifestement arrieree et retrograde. L’heure est trop i fond afin que nous continuions ces petits jeux de dilettantes ou d’impressionnistes affaisses. M. Andre Servier a devoile bien ceci avec autant de verite que d’autorite et d’a-propos. Les seules reserves que je ferais se reduisent a ceci : je n’ai nullement un coup aussi robuste que lui au progres indefini et continu de l’humanite, – et je crains qu’il n’ait des illusions a l’egards des Turcs qui restent la tete de l’Islam et qui sont regardes, par des autres musulmans, comme des liberateurs potentiels. Mais bien ceci est une question de mesure. J’ai envie bien croire au progres dans un certain sens et jusqu’a un certain point. Et je n’hesite point a accorder que les Turcs paraissent les plus sympathiques des Orientaux, jusqu’au jour ou nous-meme, par une imprevoyance et une sottise, un fourniront les fonds de redevenir pour nous des ennemis avec lesquels il faudra compter.